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  • : Artisans du Monde du Loiret
  • : 40 ans de Commerce Équitable avec Artisans du Monde. Vente en boutique de produits alimentaires et artisanaux issus du Commerce Équitable à Montargis et Orléans.
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L'association locale

Les groupes locaux d'Artisans du Monde de Montargis et d'Orléans regroupent des bénévoles qui assurent la gestion et l'ouverture de la boutique, mais aussi des ventes extérieures pour des comités d'entreprise, des collectivités, des marchés de Noël. Pour nous, le commerce équitable doit avoir 3 dimensions :
- L’action commerciale : la vente de produits alimentaires et artisanaux, en boutique et / ou lors d’actions extérieures,
- L’action éducative : l’éducation au commerce équitable et à la consommation responsable avec l’organisation d’animations en direction des enfants (écoles primaires et collèges), des jeunes (lycées et universités), des adultes (via les comités d’entreprises ou autres),
- L’action politique : les campagnes et le plaidoyer qui consistent à faire pression sur les décideurs politiques et économiques locaux, nationaux et internationaux, en relayant et/ou en organisant des campagnes d’opinion publique, des débats, des conférences, des actions « coup de poing » dans l’optique de la défense de positions clairement définies au niveau national portant sur le droit à des Droits Economiques, Sociaux et Culturels (DESC), la souveraineté alimentaire, le droit à protéger les marchés nationaux, la régulation publique du commerce international, etc...

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Les Fonds De Tiroirs

Qui sommes nous ?

Dans nos boutiques, nous vendons des produits alimentaires et artisanaux issus à 100% du Commerce Equitable. Nous informons également le public sur nos produits et nos actions par le biais de conférences, débats, projections de films, bulletins d'information, stands.


Artisans du Monde du Montargois
3 rue Jean Jaurès 45120 Chalette sur Loing


Ouverture 

le jeudi jeudi de 15h à 18h

le vendredi de 15h à 20h

le samedi de 16h à 18h
Pour plus d'informations contactez

Antoine Giffard e-mail: link


Artisans du Monde Orléans

237 rue de Bourgogne 45000 Orléans


Ouverture le lundi de 14h à 19h

et du mardi au samedi de 10h à 19h

Pour plus d'informations contactez

Noëlle Lefeuvre e-mail: link

6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 21:08

Conclusion du Forum Social Mondial de Belém au Brésil


     Le forum est un fourmillement d'activités, il y aurait plus de 10 000 choses à dire sur la vie en dehors des ateliers, des conférences et des plénières, sur les petits moments de vie. Nous pourrions décrire les micro-activités économiques créées juste pour l'occasion, comme par exemple les vélos-taxis qui vous emmènent partout à travers la fac pour 2 ou 3 R$ ou encore, les vendeurs de parapluies qui guettent l'averse tropicale et qui surgissent avec leurs pépins à fleurs. Nous pourrions aussi parler des micro-manifestations en tous genres, improvisées dans l'enceinte de l'université pour légaliser l'herbe, pour abolir le travail esclave, ou encore pour dénoncer les trahisons du Président (photo ci-dessus, avec l'inscription « voleur » sur le front).



     Nous pourrions parler des expositions culturelles (photos ci-dessous), des dessins des gamins du monde exposés dans le bâtiment central, des groupes de maracatus et des batucadas improvisées qui défilent après les derniers ateliers poursuivant les participants pour les entraîner dans la danse, avec un avant-goût de carnaval.




Par Erika Girault


Le FSM vu par Erika Girault (5), Belém expandida

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 21:04

BELEM EXPANDIDA (ou en Français : Belém Élargie)


     L'édition 2009 du Forum ouvre une nouvelle forme de participation des mouvements, associations et organisations de la société civile qui ne se sont pas rendus à Belém et qui pourtant, voudraient exprimer leur participation active dans le processus du forum. Le jour de l'Action Globale (17 janvier 2008) a initié un e dynamique de diverses activités pour qu'un autre monde soit possible dans toutes les régions du monde, élargissant les propositions du forum. À partir de cette expérience, il a été déclaré que les activités liées au forum, seraient décentralisées. Ce projet a été préparé par la commission communication du forum.




     Grâce au support technique de volontaires du monde entier, le Belém Expandida a pu voir le jour et les enjeux du forum peuvent s'exporter au-delà de l'Amazonie. Des salles de l'université sont mises à disposition de tous pour des vidéo-connexions. Ces salles sont équipées d'ordinateurs, de vidéo-projecteurs, de caméras et de micros. Des rendez-vous sont pris au préalable avec des villes du monde entier (Poitiers, New-York, Samawa en Irak, Rome, Montauban, Mexico, Aguascalientes, Ramallah, Louga au Sénégal, etc.) et l'équipe de volontaires invite les gens à participer aux vidéo-conférences.



     Nous avions pris rendez-vous avec les P'tits Débrouillards de la Rochelle et nous devions discuter du forum Sciences et Démocratie. Finalement, trois jeunes filles indigènes sont arrivées dans la salle et l'échange s'est créé très facilement entre les deux groupes. Elles ont raconté leurs vies dans la communauté.


     De même, j'ai pu discuter (difficilement à cause de la mauvaise liaison) avec Georges à Ramallah, activiste en lutte contre le mur, engagé contre l'accord d'association Israël/ Union européenne et qui était curieux de savoir ce qui se passe dans ce forum et comment est représentée la Palestine.


Par Erika Girault


Le FSM vu par Erika Girault (4), le tribunal populaire

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 20:52

LE TRIBUNAL POPULAIRE : Rencontre avec João, avocat à Rio de Janeiro




Trad. : L'Etat Brésilien sur le banc des accusés.


Le contexte est le suivant :


     De nombreuses personnes sont assassinées par les forces de l'ordre. La police municipale (Guarda Militar), est formée, comme son nom l'indique par l'armée puis lâchée dans les bidonvilles avec la mission d'y faire régner l'ordre. Corrompue, elle est bien souvent impliquée dans les trafics en tous genres (surtout armes et drogue). A Récife, elle est celle qui organise les guerres de gang de manière à ce qu'ils s'entretuent. A São Paulo, la police tuent à bout portant les gens les plus pauvres qui dorment dans la rue (pour « nettoyer » cette ville si touristique), souvent sans défense puisque shootés à la colle (la colle a le triple avantage de faire passer la faim, de donner envie de dormir et surtout d'être très bon marché). À chaque fois, la police bénéficie de l'impunité de la part du système juridique, lui aussi corrompu.

Pour illustrer ses propose, João me dit qu'en 2008, à Rio on a recensé 1300 tués par balles des forces de l'ordre. Il ajoute qu'il s'agit bien des cas « recensés ».


     Le Tribunal Populaire est le fruit du travail d'une ONG basée à Rio de Janeiro qui lutte contre les discriminations envers les pauvres (résidents des favelas, si nombreuses dans une ville aussi riche que Rio, et envers les Noirs -qui bien souvent sont aussi les résidents des favelas).


Ses objectifs :


Créer du lien social entre les familles des victimes

Permettre de dénoncer les bavures des forces de l'ordre au grand public mais surtout à l'État.

Être visible au niveau du gouvernement


Ses actions :


Recenser les cas de « bavures »

Rassembler les familles des victimes

Leur fournir gratuitement un soutien juridique

Des procès populaires sont mis en place dans des lieux à haute fréquentation de la ville. Les familles sortent des bidonvilles pour dénoncer les actes commis par la police.


     Sur ce stand, on peut assister à des projections et des témoignages de victimes. Comme cette mère qui a perdu son fils dans une fusillade. Au bout de 6 années de recherche de preuves et de témoins, elle a réussi a déposer une plainte dans un tribunal conventionnel, qui a lancé une enquête au sein de l'institution. Les deux policiers ont été identifiés puis incarcérés. Ils ont été relâchés parce que l'enquête piétinait et une loi au Brésil stipule que si une investigation n'aboutit pas dans les deux ans, les accusés sont relâchés. Cette femme a dû changer de ville et de nom de peur d'être retrouvée par les policiers.


Par Erika Girault, salariée d'Artisans du Monde Orléans


Le FSM vu par Erika Girault (3)


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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 20:37

Journées du jeudi 29, de vendredi 30 et de samedi 31 janvier,

au Forum Social Mondial


Le site du forum : reportage photo. C'est dans les deux universités de Belém que se déroule le forum. Les sites sont animés par des villages associatifs où exposent les structures participantes.


Voici, par exemple, l'imposante structure de Cuba qui fête les cinquante ans de sa révolution (voir photo). Sous cette tente, on peut assister à tout un tas de conférences, de projections de films commémoratifs de l'arrivée de Castro, du démantèlement des enseignes américaines et où la fille du Che (qui ne connaissait presque pas son papa) a fait un petit discours. Et le soir tombé, des orchestres endiablés de salsa animent la place.



Des groupes d'artisans et de paysans qui fonctionnent selon les principes de l'économie solidaire exposent aussi leurs projets. Un marché solidaire a pris place présentant le bricolage ingénieux des groupes organisés de femmes (veuves, femmes rurales, victimes de violences, femmes des favelas ...) rassemblées dans des structures collectives, ayant pour but de leur fournir un revenu - par des formations à la fabrication de bijoux, de chaussures en latex, de textiles, etc – et de favoriser leur intégration économique et sociale.




Les indigènes vendent leurs cultures. Ils se lancent dans la vulgarisation de leurs tatouages. Les peintures sont fabriquées à partir des fruits tropicaux amazoniens (ici de la peinture de Jenipapo) ils les appliquent avec une tige de bois. Chaque symbole signifie quelque chose (ici, c'est le dessin du Tacàpa, fameux poisson de l'Amazone).



3ème journée au Forum Social Mondial, par Erika

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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 18:04
Le compte-rendu d'une 3ème journée d'écoute,
de discussions, d'alternatives...


Place aux peuples indigènes : les invités, sur le devant de la scène, pour cette cérémonie d'ouverture sont les peuples indigènes du sous-continent. Les peuples indigènes s'adressent au monde. Et pour une fois, 90 000 personnes prêtent l'oreille.


D'abord on accuse. On accuse le monde « civilisé » de détruire toutes les minorités ; on accuse le néo-libéralisme de, malgré toutes ses promesses, n'avoir pas réussi à construire un monde de justice, de dignité, d'égalité en droits ; on accuse les multinationales de vol de terres, de vol d'eau ; on accuse les 5% de l'Humanité de manipulation et d'éradication des cultures ancestrales.




Ensuite on appelle au secours. Le cri pour la dignité. Chacun leur tour, avec la voix hurlante du désespoir, sur la tribune face à une société civile unifiée. L'UNIA (União Nacional dos Indigenos da Amazônia) dit « S'il vous plaît, aidez-nous à faire comprendre à notre gouvernement que nous ne sommes pas des animaux. Comme tous les humains, nous avons 5 doigts. » ou encore les Conseil National des Ayllus et Marka du Collasuyu (Bolivie) « Les peuples indigènes ne sont pas le folklore de la démocratie ». Le délégué du CONAMAQ déclare : « Aux multinationales, nous fournissons de l'eau cristalline et pure -pour l'extraction minière et l'agroindustrie- et en échange il nous reste l'eau empoisonnée ». Il est urgent de défendre la Terre Mère (Pachamama) de protéger la biodiversité et la cosmovision indigène.


Enfin on agit. C'est la première initiative politique de ce forum : la création d'un mouvement unifié des peuples indigènes d'Amérique latine. Ils décident ensemble que le 12 octobre prochain ne soit plus la journée de la race et de la découverte de l'Amérique, mais la journée de la résistance indigène. Dans une parole unique, la langue de la justice, ils demanderont la reconnaissance de leur existence. Ils appellent aussi les sociétés civile à se mobiliser pour que les États non-signataires comme la France, signent la Convention 169 (seul texte ayant une valeur autre que symbolique pour la défense des droits des peuples indigènes).


La convergence des luttes:

C'est alors que je me rappelle du discours de Laputa du Zimbabwe, de celui de Bertha du Bangladesh. Particulièrement, je me souviens de celui d'Issa de Palestine … les mots, les émotions, les convictions sont les mêmes. Ce sont les paroles de tous les peuples oubliés. Ils ont besoin d'aide. Comme dit Obadias (de la tribu des Satéré Mawé) « é cuando o primer mondo sera consciente que as mudanças appareceram ».



La vie du forum est quelques fois bien frustrante. 1975 activités ont été proposées par l'ensemble des structures participantes et le programme a été publié assez longtemps à l'avance. Ainsi l'atelier d'ATTAC Brésil que j'aurai aimé écouter : « La crise financière et le post-capitalisme : Les relations entre les mouvements sociaux et les gouvernement dans la recherche de solutions » a été annulé. J'ai donc assisté à celui du CADTM « La dette écologique et les biens communs de l'humanité ».


Le CADTM dénonce la dette écologique puisqu'elle n'est qu'un prolongement de la dette financière que les pays du Nord, colons économiques, continuent d'imposer aux pays du Sud. Plusieurs membres du CADTM du monde des pays du Sud ont porté leur témoignage :

Au Pakistan dit que son pays doit rembourser environ 3 milliards à la banque mondiale et pour pouvoir les payer, il faut produire pour augmenter le PIB et exporter pour faire entrer des devises. En produisant de manière intensive, on pollue. Il raconte : « Le Pakistan produits des tapis destinés à l'exportation, pour le confort des pieds des français, des allemands, des anglais … -40% des tapis en France viennent du Pakistan-. Voilà comment le Pakistan n'a plus d'eau saine dans ses nappes phréatiques, il faut puiser à plus de 500 pieds de profondeur.

En Inde, on extrait du Bauxite. Pour cela, il faut du charbon, et pour extraire le charbon, il faut déplacer environ 30 000 personnes. C'est au nom du développement que les industriels expulsent les habitants. En effet, ils pensent créer de l'emploi (en réalité ce sont 3 000 personnes qui travailleront dans des conditions proches de l'esclavages dans les mines de charbon). La Norvège investit 2 milliards de dollars dans le développement industriel, au lieu de financer les actions de la société civile.

Dans le delta du Niger, les américains ont épuisé un gisement de pétrole, et tout simplement, ils ont laissé les infrastructures sur le site en partant. C'est le peuple qui doit payer pour le nettoyage.



La question c'est :

Comment garantir les besoins fondamentaux des populations (en biens communs) et en en garantissant l'accès de manière durable pour les générations à venir ? La réponse de la Banque Mondiale et de l'Union européenne est : Le Capitalisme Vert ! C'est à dire qu'on dépollue ce qu'on a pollué, en faisant toujours du profit, bien sûr, au nom du développement durable. La réponse de la société civile est de rompre avec ce système de commercialisation des biens communs et de s'appuyer sur les besoins des populations et que si les biens communs servent à satisfaire les besoins fondamentaux des populations, ils doivent être gratuits.


François Houtard (qui écrit un livre sur les agrocarburants) nous dit que malheureusement, nous sommes en train de construire la dette écologique des pays du Sud, au nom de l'écologie, notamment en organisant ces monocultures (canne à sucre, soja) qui dévastent la forêt et sa biodiversité. Si ça continue comme ça, 60 millions de personnes vont être expulsées de leurs terres d'ici 25 ans. Tout le monde sait que la dette écologique existante ne peut être payée, mais il faut se mobiliser pour qu'elle arrête de proliférer.


Par Erika Girault.


Le FSM de Belém vu par Erika Girault (2)

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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 10:33

La manifestation d'ouverture...




Des images dépassent certains discours ...




72 000 personnes réunies dans un même but envahissant les artères de Belém en sont bien la preuve. Dans la convergence de nos luttes, notre message "d'autres échanges pour un autre monde" prend tout son sens.




Sous une pluie équatoriale donc dilluvienne, le message de notre altermondialisme nous abrite renforçant notre mobilisation, sur le ryhtme incessant des danses indigènes.




La vie économique, sociale, et culturelle locale s'intègre naturellement à notre marche de militants se transformant en une fête partagée avec les habitants de Belém.




De l'appel hurlant pour les droits des peuples indigènes de l'UNIA (União Nacional das Indigenas das Amazônia), la foule se retrouve unique et conséquente pour mesurer l'injustice et confirmer son soutien. La dispersion du mouvement n'est qu'éphémère pour mieux prolonger la lutte dès l'ouverture du forum social le lendemain.



Le FSM de Belém vu par Erika Girault (1)



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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 18:54

Forum social mondial : quand la société civile prend la parole

Par Erika Girault, d'Artisans de Monde Orléans




« En mettant en évidence le potentiel porté par les résistances et les pratiques actuelles, l'altermondialisme donne une perspective à la sortie de la crise actuelle dans ses différentes configurations. Il permet de fonder, contre les conservatismes autoritaires et répressifs, les coalitions pour les libertés et la démocratie. Il permet de lutter contre l'alliance possible entre les néolibéraux et les néokeynésiens en poussant les résistances et les revendications pour la modernisation sociale. [...] Après tout, si le capitalisme n'est pas éternel, la question de son dépassement peut être d'actualité. Et nous pourrions commencer dès maintenant à le revendiquer et à construire un autre monde. » Gus Massiah, "Le mouvement altermondialiste et la crise de la mondialisation", 24 nov 08.


Le Forum Social Mondial est un espace utilisé par des organisations non-gouvernementales et des réseaux associatifs qui se mobilisent pour la fabrication d'un autre monde. Il repose sur la force d'environ 100 000 personnes de toutes nationalités, engagées dans des actions concrètes, des militant(e)s pour les droits humains qui, pendant une semaine, confrontent leurs luttes, échangent leurs expériences et leurs pratiques, leurs réflexions et leurs propositions pour modeler un monde de justice, de démocratie et de solidarité.

Depuis 2001, de Porto Alegre à Bombay, de Bamako à Caracas, du Pakistan au Kenya, à travers des activités auto-gérées, des conférences et des ateliers, on réfléchit à des recettes pour rééquilibrer les inégalités entre les pays et à l'intérieur des pays, on tisse un réseau global de luttes en tous genres, on construit des alternatives... en poursuivant un autre objectif, celui de se faire entendre par les « chefs du monde » (politiques, financiers, etc). On lutte ensemble pour qu'enfin les décisions politiques soient tournées vers le respect des droits économiques, sociaux, culturels, environnementaux et pour qu'enfin l'humain et la planète soient au centre des préoccupations politiques et économiques.


Cette année, le forum sera centré sur la question amazonienne avec le point positif de l'importance des peuples indigènes et bien sûr tout ce qui concerne la déforestation, l'écologie, l'éco-construction, les écosociétés. Des événements nouveaux interviennent aussi à l'horizon du Forum, spécialement en Amérique Latine : Émergence de mouvements sociaux forts : mouvements indigènes, mouvements paysans et mouvements de femmes (on n'en reste pas au point de vue écologique seul). Effondrement de l'homogénéité. On voit de nouvelles formes d'organisation (un président indigène est élu à la tête de son pays - Evo Morales). La situation change en Bolivie, Équateur, au Paraguay, en Argentine.


La Tina (There is no alternative) de Thatcher est ébréché... Le discours sur la croissance aussi a diminué et les plus hauts placés qui énonçaient un discours néo-libéral commencent à dire qu'il faut plus de régulation, plus d'État. La revendication de l'accès aux droits pour tous va continuer. Autre réalité nouvelle : la crise. Il va bien falloir la faire payer à quelqu'un. Or, le danger est que l'on cherche à la faire payer par les plus pauvres, même si les classes moyennes aussi seront touchés ! Notre période est très importante car nous sommes à la fin d'un cycle. Dépasser le capitalisme, est-ce possible ? Comment mettre en place des alternatives ?


Déroulement du Forum 2009


Le 26 janvier, l'organisation locale nous emmènera en visite de terrain. Son action dans l'Etat du Para (Brésil) est de prendre en compte les multiples facteurs de préservation de la région, en accord avec les critères du développement local. Parmi ceux-ci, les alternatives comme l'entreprenariat agroécologique et coopératif, la garantie des droits de l'accès à la forêt, à la terre, à l'alimentation, à l'eau et à la culture ; la démocratisation de la gestion politique locale ; la défense de la socio-biodiversité et du savoir traditionnel dans la gestion du patrimoine naturel ; la garantie des droits fondamentaux pour tous ; la promotion de la femme et l'égalité des sexes. Ainsi, nous visiterons des modèles d'initiatives populaires pour l'amélioration des conditions de vie :

Le Groupe des Femmes du Bengui (quartier de la périphérie de Belem) : économie solidaire, création de ressources, lutte pour les droits des femmes et présentation du Forum de Mulheres da Amazonia Paraense (réseau de mouvements de femmes du Para). Abaitetuba : Centre d'agroécologie - Visite du CentreTipiti (centre de formation des travailleurs ruraux) et d'un agriculteur en agroécologie ainsi que d'une coopérative agro-industrielle. Iles de Belem : mouvement de femmes, santé, économie populaire.


Le 27 janvier, ce sera le Forum Mondial des Sciences et de la Démocratie qui ouvrira le débat avec des thèmes tels que les limites de la recherche, les statuts des biens communs de l'humanité, les contrôles à mettre en place face à l'émergence des technologies de rupture, la démocratisation des choix scientifiques, l'éthique et la responsabilité des chercheurs.


Le 28 janvier, l'Amazonie prend la parole pour s'adresser au reste du monde. Les 9 pays amazoniens (1) se regrouperont pour les « 500 ans de résistance, de conquêtes et de perspectives afro-indigènes et populaires ». Il s'agira d'une journée thématique axée plus particulièrement sur la problématique locale mais dont les causes et les conséquences sont internationales. Comment contrer la déforestation de masse écrasant sur son passage toute forme d'existence (les peuples indigènes, les animaux, les espèces végétales), organisée et contrôlée par les pays riches ? Il s'agira d'une journée de plénières, débats, cérémonies, témoignages et autres formes d'interaction.


Du 29 au 31 janvier, place aux activités auto-gérées. Les activités, animées par les différentes organisations présentes poursuivent les objectifs définis par elles-mêmes à partir de la réalisation d'une consultation publique (2). Les organisations se pencheront sur une diversité de thèmes tels que l'accès aux ressources naturelles et aux biens communs -notamment l'eau et la terre- ; les migrations ; l'économie solidaire ; la souveraineté alimentaire ; les mouvements sociaux ; les différents modèles de développement ; crise financière et alternative ; etc.


L'après-midi du 1er février servira à présenter les actions concrètes qui auront été tissées par les participants (alliances, partenariats et accords) cette semaine d'échanges.

Tout au long du forum, je ferai circuler (dans la mesure du possible !) « un journal de bord » dans les réseaux associatifs de la Région Centre pour vous informer de la teneur des échanges et des temps forts de ce 8ème Forum Social Mondial. De plus, à travers des photos, des textes, des échanges, mais surtout des impressions et des émotions, je vous transmettrai, le temps de soirées débats, les temps forts de ce sommet de l'altermondialisme.


Notes

1) Bolivie, Brésil, Colombie, Equateur, Guyane, Pérou, Venezuela, Suriname et Guyane française.

2) La liste des 10 objectifs est disponible sur le site du forum social mondial


Le FSM de Belém vu par Erika Girault (1)

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 18:11

Erika Girault est salariée de l'association Artisans du Monde d'Orléans. Elle est présente au Forum Social Mondial de Belém au Brésil, et nous informera de la teneur des échanges et des temps forts de ce 8ème Forum Social Mondial. Erika est soutenue par plusieurs personnes individuellement, ainsi que par diverses organisations qui ont contribué au financement de son séjour: Artisans du Monde Limoges, Orléans et Vendômes, Attac 18, 45 et Touraine, MAN (Mouvement pour une Alternative non-violente) Orléans, Parti Communiste d'Orléans.

Voici les premières nouvelles...


Le début de mon voyage a été plutôt chahuté et c'est dans une chaleur tropicale que je me retrouve enfin à Belém.




De Belém, plusieurs angles de vue peuvent être portés :


Le géographe dirait que : « Belém est la capitale de l'État de Parà, l'équivalent terrestre de l'UE, peuplé de 1,5 millions d'habitants. Cette ville est plantée à 150km de l'Océan de l'Atlantique au bord d'un affluent de l'Amazone. Le climat équatorial fait de ce paysage un territoire humide et chaud »


Le touriste dirait que : «  Belém est une ville dynamique qui offre de nombreuses possibilités

fruits , légumes ou encore poissons, architecture atypique, le tout bercé par des rapports humains chaleureux. La porte de l'Amazonie s'ouvre à Belém comme le révèle la présence de la culture indigène. Le charme, et particulièrement l'ombre des manguiers assure une sérénité certaine ... ».


Le Belemois dirait que : « le Belémois est une Belémoise ! La ville étant, en effet, peuplée de 60 % de femmes. Cette ville vit une expansion terrestre, économique et humaine continue. La question sociale est particulièrement difficile du fait d'inégalités de richesses. La ville est également tournée vers la recherche sur la biodiversité avec son université, lieu d'accueil du FSM.


La délégation AdM : «  premier contact avec cette ville vers 1h du matin, heure locale, dans un bar autour d'une bière, la chance nous est offerte tout de suite de rencontrer des participants brésiliens au FSM, notamment une éducatrice intervenant dans les Favelas, et qui par la création de textile impulse l'insertion des enfants des rues, dans le tissu social. Elle apparaît toute de suite intéressée pour connaître ce réseau de distribution, qu'est le commerce équitable.

La vie du FSM commence … Le CRID organise des visites d'initiatives d'économie solidaire dans les environs de Belém, notre délégation se partage trois destinations et j'ai choisi de rencontré le mouvement des Femmes des Iles de Belém.


Movimento das Mulheres das Ilhas de Belém (MMIB) sur l'île de Cotijuba.

Le MMIB est créé en 1998 pour faire face aux difficultés rencontrées par les femmes au quotidien sur cette île située à une heure de bateau de Belém. Les femmes sont victimes de violences psychologiques ainsi que physiques et elles manquent de protection de la part des politiques publiques. L'association soutient 60 femmes. Elles se regroupent, échangent entre elles, et s'organisent pour améliorer leurs conditions de travail.


Les activités qui sont pratiquées sont diverses :

• Formation techniques des jeunes ;

• Gestion des revenus familiaux ;

• Papier recyclé et en fibre de bananier ;

• Création d'activités économiques :

        Plantation de Piprioca (racines pour l'alimentation et récolte des graines pour l'artisanat)

        Fabrication des « bio-bijoux » (bijoux fabriqués à partir des graines et autres végétaux) ;

        Récolte des graines des fruits tropicaux - Pracaxi- qui sont utilisés pour la production de cosmétiques (l'entreprise Natura fabrique des savons) ;

        Plantation de fleurs tropicales pour les parfums et les crèmes.

        Bibliothèque (la seule de l'île).


Le MMIB organise aussi des visites du centre pour les écoles et des actions de sensibilisation sont menées à travers l'île.


Suite de mon programme : marche d'ouverture avec tous les militants ; journée pan-amazonienne ; puis participation aux activités autogérées.

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 18:04

Le FSM anti-crise: du 27 janvier au 1er février 2009, le Forum social mondial (FSM) a lieu à Belém.



Le Forum social mondial qui débute ce 27 janvier à Belém, au Brésil, intervient au moment où se produit la plus grave crise du capitalisme depuis quatre-vingts ans. Tous les événements qui se sont produits au cours des dernières années confirment totalement les analyses du mouvement altermondialiste. La soumission de toutes les activités humaines à une logique financière, la concurrence exacerbée entre les travailleurs et les systèmes sociaux, la pression exercée dans les pays du Sud pour les intégrer de force dans le marché mondial, au mépris de leur souveraineté alimentaire, la confiscation des terres par des grands propriétaires, la dissémination des OGM sacrifiant l'autonomie des paysans et la biodiversité, ne pouvaient que provoquer crise sociale, crise alimentaire et crise écologique. Dans le même temps, la spéculation sur les marchés financiers atteignait de tels sommets qu'elle a dégénéré en crise financière monumentale.


Selon les néolibéraux, le monde était promis à la félicité dès lors que le marché imposait sa loi. Le monde a récolté aggravation des inégalités, concentration de la richesse, épuisement des ressources, réchauffement climatique et conflits en tous genres. Depuis dix ans, sur tous les continents, le mouvement altermondialiste et les forums sociaux rassemblent toutes les forces qui luttent contre la domination de la finance et ses multiples dégâts. De très nombreuses propositions émergent de ces rencontres qui dessinent des voies alternatives au capitalisme financier. En particulier, la sauvegarde de tous les biens communs de l'humanité soustraits aux appétits privés, la mise sous contrôle public du crédit, la suppression des paradis fiscaux, l'annulation de la dette des pays du Sud, l'accès à la terre, la souveraineté alimentaire, le respect des droits humains et sociaux, la réponse à l'urgence climatique sont susceptibles de mieux répondre aux besoins humains que ceux qui prévalent au sein des enceintes du FMI, de la Banque mondiale, de l'OMC ou du G20.


Retrouver la maîtrise collective de l'avenir de l'humanité, telle est la raison d'être des forums sociaux. Le FSM de Belém s'inscrit dans cette perspective et ouvrira vers des initiatives alternatives à la volonté des maîtres du monde qui ont fait plonger celui-ci dans une crise aussi globale que dangereuse. L'association Attac, présente à Belém, appelle tous les citoyens à entrer en résistance.


Attac France

Montreuil, le 26 janvier 2009

Le FSM de Belém vu par Erika Girault (1)


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